Accueil / Erasmus+ inclusif / Erasmus+ pour les personnes à besoins spécifiques

Comment Erasmus+ soutient les personnes à besoins spécifiques?

L’accès à la mobilité pour tous est l’une des  de priorités du programme Erasmus+. Cela inclut les personnes ayant des besoins spécifiques.

Qu’est-ce qu’un participant avec des besoins spécifiques au sens d’Erasmus+ ? Un participant « dont les conditions personnelles au niveau physique, mental ou médical sont telles que sa participation au projet ou à l’action de mobilité ne serait pas possible sans un soutien financier supplémentaire ». Soit une définition assez large.

En Fédération Wallonie-Bruxelles, un à deux étudiants avec des besoins et une soixante de jeunes de l’enseignement spécialisé réalisent une mobilité Erasmus+.
Nos établissements profitent également des projets Erasmus+ pour aller s’inspirer ailleurs de pratiques innovantes en faveur d’une meilleure inclusion des personnes à besoins spécifiques.

Renforcer compétences et la confiance grâce à un stage Erasmus+

Chaque année, une soixantaine de jeunes de l’enseignement spécialisé partent à l’étranger réaliser un stage de formation professionnelle grâce au programme Erasmus+. Témoignage de l’IESPSCF Mariette Delahaut qui envoie ses élèves ‘commis de cuisine’ et ‘commis de salle’ dans différents restaurants en Corse.

« Ça nous a rassuré de voir que d’autres le faisaient »

 « Nous avons entendu parler d’Erasmus+ comme possibilité pour les jeunes de l’enseignement spécialisé via un projet Erasmus+ mené par une autre école, ‘Les Orchidées’. On se demandait si ce type de programme était vraiment pour nous et ça nous a rassuré de voir que d’autres le faisaient ».

Un jeune témoigne : « J’avais entendu parler d’Erasmus+ mais je ne savais pas que moi aussi je pouvais y participer ».

Un projet mobilisateur

« Avant le départ, tout le monde est impliqué : les professeurs des cours généraux, en faisant des recherches avec les élèves sur la région d’accueil, les chefs d’atelier, en réalisant des recettes de là-bas, pour se familiariser. Les élèves discutent aussi des horaires sur place, la vie en groupe, la gestion du budget, la préparation des bagages. On a même créé un tablier spécial Erasmus+ pour le projet».

Une maman nous parle de sa fille qui est partie : « J’ai vraiment encouragé ma fille, qui me parle encore maintenant de cette expérience. C’est un projet qui l’a vraiment portée : elle a fait des recherches avant le départ sur la destination, le logement et la vie sur place ».

Des retombées professionnelles et personnelles
 
« Sur place, les élèves ont découvert de nouveaux ingrédients, typiques de la Corse : farine de châtaigne, figue, le brocciu, polenta, différents poissons. Ils ont appris à lever des filets, à réaliser un carpaccio et expérimenté d’autres types de cuisson, d’autres techniques de dressage et d’organisation en cuisine et en salle. Tous ces acquis ont été réutilisés lors de la qualification ».
« C’est aussi une expérience riche au niveau humain : on vit en groupe, on prépare les repas ensemble, on discute les activités à faire avec le budget commun. On est là pour rassurer les élèves, faire le suivi avec les tuteurs de stages et veiller à ce que tout se passe bien ».

Même topo chez les jeunes:« Mes meilleurs souvenirs ? Le travail, la plage, l’ambiance de groupe ».

Pourquoi ces stages sont si importants ?

« Nos élèves reviennent transformés. Ils ont pris plus d’assurance et ont plus confiance en eux. Ils sont très touchés de l’accueil qu’ils ont reçu et du fait d’être considérés comme des personnes ‘normales’. Ils sont également valorisés lors de leur retour, en partageant leur expérience avec leurs camarades, lors d’un repas corse où nous avons reçu un journaliste ou lors de la journée porte ouverte de l’école ».

…et encore plus pour l’enseignement spécialisé

 « Pour l’enseignement spécialisé, ce type d’expérience est d’autant plus important qu’elle permet aux élèves de se libérer de cette étiquette ‘enseignement spécialisé’ et de montrer ce qu’ils valent, même en étant dans le spécialisé. L’expérience Erasmus+ valorise les jeunes, leur donne de l’assurance et la conscience d’avoir une valeur. On a même certains jeunes qui se voient proposer un job suite à leur stage Erasmus+ ».

Le mot de la fin à ce jeune à qui un restaurant a proposé un job d’étudiant : « J’ai envie de repartir à l’étranger pour y travailler, de préférence au soleil….J’ai beaucoup appris et les gens sont différents ».

Merci à Madame Sophie Dardenne, Monsieur Eric Simon et aux élèves Erasmus+ de l’IESPSCF Mariette Delahaut pour leurs témoignages.

 

La mobilité Erasmus+: quels dispositifs?

Faciliter la mobilité Erasmus+ des étudiants à besoins spécifiques peut passer par un soutien financier complémentaire mais également par des aménagements et une souplesse dans l’organisation des études. Focus sur les mesures mises en place par nos établissements.

Un soutien financier mais aussi des aménagements 

Les établissements d’enseignement supérieur peuvent introduire une demande de financement complémentaire pour permettre la mobilité de leurs étudiants qui souhaiteraient partir en Erasmus+. Ce soutien financier permet par exemple de payer une personne accompagnant l’étudiant pendant le voyage ou au moment de son installation, un hébergement adapté, une assistance et un suivi médical sur place ou encore du matériel didactique spécial comme des photocopies agrandies ou des enregistrements.

Des aménagements au sein des établissements facilitent également l’accueil des étudiants Erasmus+ : des auditoires accessibles, une aide à la prise de note, une aide administrative, du temps supplémentaire pour les examens, la possibilité de passer un examen oral plutôt qu’écrit, la mise à disposition de  chambres adaptées sur le campus.

Une collaboration entre différents acteurs

L’Université Catholique de Louvain dispose d’une cellule Aide-Handi, composée d’une psychologue et d’une assistante sociale. Chaque étudiant peut y faire appel à tout moment. Le Service des logements peut également aider les étudiants Erasmus+ arrivant en Belgique à trouver un logement adapté.

Un plan d’accompagnement et un budget prévisionnel des dépenses spécifiques encourues par la mobilité Erasmus+ sont établis en collaboration avec le service d’aide.

Le service des relations internationales travaille en étroite collaboration avec la cellule Aide-Handi afin de promouvoir la participation des étudiants à besoins spécifiques à Erasmus+.

Enfin, le kot-à-projet, le "Kotidien", va à la rencontre des étudiants en situation d'handicap et leur propose un soutien régulier notamment lors des déplacements. Il organise aussi diverses activités comme des soupers dans le noir ou des soirées de cinéma adapté.

Encore des freins à la mobilité

La Commission Enseignement Supérieur Inclusif de l’ARES a réalisé un recueil des mesures existantes en matière d’enseignement supérieur inclusif, en ce compris les pratiques de mobilité Erasmus+.

Parmi les difficultés rencontrées, les établissements interrogés mentionnent la difficulté d’identifier l’interlocuteur adéquat dans l’établissement accueillant, le manque de sensibilisation des étudiants aux représentations sociales du handicap dans une autre culture, la transcription braille de documents et syllabi, la compréhension de dossiers médicaux circonstanciés et de recommandations d’aménagements raisonnables dans une langue étrangère, l’évaluation du coût des aménagements raisonnables dans le pays d’accueil, le manque de réactivité de certains étudiants demandeurs ou d’anticipation par rapport au projet de formation.

Face à ces difficultés, des pistes sont évoquées : la création d’un réseau européen de ressources, la traduction ou une harmonisation des dossiers médicaux circonstanciés, une meilleure préparation de l’étudiant, une meilleurs collaboration entre les services d’accompagnement concernés afin d’anticiper l’accueil des étudiants bénéficiaires, une meilleure information de ce type de mobilité et des aménagements envisageables, une visibilité des politiques d’enseignement inclusif en vigueur dans les pays d’accueil, la réalisation d’un inventaire des services d’aides disponibles dans les établissements d’enseignement supérieur.

Des dispositifs déjà bien utiles

Parmi les difficultés pointées ci-dessus, des réponses existent déjà en partie:

  • une carte interactive répertoriant les aménagements et les services d’aide existants dans les établissements d’enseignement supérieur en Europe ;
  • une vidéo et un manuel pour favoriser la collaboration entre les services des relations internationales et les services d’aide ;
  • l’existence d’une agence qui facilite la récolte, le traitement et le transfert au niveau européen des données spécifiques en matière d’enseignement inclusif dans chaque pays ;
  • des vidéos de témoignages pour informer sur la possibilité pour tous d’accéder à une mobilité Erasmus+.

Envie d’en savoir plus ? Consultez les recommandations de la Commission européenne pour le soutien à la mobilité Erasmus+ des besoins spécifiques.

 

Enseignement inclusif : apprendre de nos partenaires européens

Formation continuée, échange de pratiques, création d’outils pédagogiques innovants: autant de types de projets Erasmus+ pour soutenir l’inclusion des personnes à besoins spécifiques à l’éducation et la formation.

Ailleurs : les mêmes défis, et d’autres approches

Première possibilité: aller observer à l’étranger comment d’autres pratiquent l’inclusion.

  • Des enseignants de l’école Saint Famille ont suivi le cours « Inclusive Teaching and Special Educational Needs » en Angleterre et  visité des écoles pratiquant l’inclusion.
  • Des enseignants de l’Institut Notre-Dame de Joie (enseignement spécialisé) ont été en observation dans des écoles en Italie, pionnière en matière d’intégration des publics scolaires à besoins spécifiques dans l’enseignement ordinaire.
  • 2 formateurs du Collectif Recherche et Expression (enfants et jeunes sourds et malentendants) ont se sont rendus en France auprès d’une association qui développe des modules spécifiques pour accompagner les personnes sourdes aveugles/malvoyantes.
  • Des membres d’une association travaillant sur les troubles du déficit de l'attention, la dyslexie et la dyscalculie ont été se former aux Pays-Bas sur le coaching aux adultes atteints de TDA/H-dyslexie-dyscalculie. Objectif sous-jacent : être mieux équipé pour sensibiliser les employeurs à mieux prendre en compte le fonctionnement du cerveau des adultes atteints de TDA/H-dyslexie-dyscalculie.

Se rassembler autour de projets inclusifs et construire des outils innovants

Le projet Erasmus+ auquel participe l’école communale Andenne 1 rassemble de élèves de l’enseignement ordinaire et spécialisé. L’objectif est de voir comment des groupes inclusifs sont des facteurs de progression pour les élèves, rassemblés autour d’un thème suscitant leur participation. Pour l'année 2016-17, le facteur de participation a été l'apprentissage hors site.

Grâce aux pratiques observées et au travail collaboratif européen, des outils pédagogiques innovants peuvent être créés et ensuite partagés.

  • 24 membres du personnel du réseau Wallonie-Bruxelles-Enseignement sont partis dans 4 pays européens qui utilisent couramment les plans individualisés d’apprentissage pour leurs élèves (suivi et aide à la réussite). Les données recueillies seront ensuite exploitées et un outil de suivi sera élaboré, testé et ensuite diffusé.
  • Inclusion Europe aisbl a développé et diffusé un curriculum pour former les personnes avec des déficiences intellectuelles à être elles-mêmes des pairs soutenants. Sur base du projet, l’aisbl souhaite aussi renforcer les politiques en la matière. En plus des 4 co-formateurs avec un handicap intellectuel, plus de 36 personnes avec un handicap intellectuel ont été formées afin de devenir des soutiens par les pairs.

D’autres idées de projets Erasmus+ autour de l’inclusion des personnes à besoins spécifiques, consultez la plateforme de diffusion des résultats des projets Erasmus+.

En pratique, pour vous lancer

Vous lancer dans un projet Erasmus+ :

  • Action-clé 1 pour vous former à différentes pratiques d’inclusion à l’étranger
  • Action-clé 2 pour partager des pratiques et construire des outils communs sur la question.
  • Obtenir un financement complémentaire pour faire participer à vos projets Erasmus+ des personnes à besoins spécifiques, contactez-nous.
  • Participez à un séminaire de contact sur le sujet.

 

Ces personnes ont vécu l'expérience Erasmus+. Voici leurs témoignages