Accueil / Actualité / Detail

Focus sur le rôle de coordinateur Erasmus+

Rencontre avec Elisabeth Plard, coordinatrice E+ à la Haute Ecole Francisco Ferrer

Coordinateur Erasmus+ : Kesako ? Entretien avec Elisabeth PLARD, Coordinatrice Erasmus+ à la Haute Ecole Francisco Ferrer à Bruxelles  

La mobilité Erasmus+ fait désormais partie intégrante des établissements d’enseignement supérieur : cela a ouvert la voie à un vrai métier. Entretien avec l’un de ces gestionnaires de la mobilité.  

Quelles sont les principales missions d’un coordinateur Erasmus+ ?   Un coordinateur Erasmus+ est là pour faire voyager les autres : les informer, leur faire comprendre l’intérêt de la mobilité et les accompagner dans leur projet.  

La majorité de mon temps est pris par les aspects organisationnels : suivi des dossiers, obligations liées aux échéances mais j’aimerais pouvoir développer la communication et l’exploitation des données de la mobilité.  

Une des autres missions de la cellule est de favoriser la mobilité du personnel. Pour des questions de remplacement, de rapports à compléter ou de travail supplémentaire demandé, celle-ci n’est pas toujours facile à organiser. C’est pour cela que c’est si important que la mobilité du personnel soit valorisée par la direction. Dans notre cas, le Pouvoir Organisateur de la commune finance beaucoup de mobilité du personnel.  

Quelle est la place de votre cellule au sein de la Haute Ecole ?   La fonction de coordinateur est au milieu de différentes directions. Nous faisons un travail de relais entre l’agence nationale, la direction, les enseignants et les étudiants. Nous collaborons avec beaucoup de services : le service des inscriptions pour l’accueil des étudiants entrants, le service social pour le financement de certains étudiants sortants, le service d’aide à la réussite quand, par exemple, certains étudiants accueillis ont besoin d’un tutorat ou d’une aide pour l’apprentissage du français, si nécessaire le service psychologique, les secrétariats de catégorie pour l’établissement des programmes de cours et des conventions d’études, et, depuis le décret Paysage, la commission d'admission et de validation des programmes.

Nous devons encore améliorer nos relais de proximité avec les étudiants et les enseignants. C’est encore plus vrai lorsque l’établissement est réparti sur différents campus. C’est pour cela qu’il est très important d’avoir une équipe qui se réunisse régulièrement.  

Quelle coopération existe-t-il entre établissements de la Fédération participant à Erasmus+ ?   Entre établissements bruxellois, nous avons créé il y a quelques années un cours commun de français langue étrangère pour les étudiants Erasmus+ venant à Bruxelles. Nous avons également identifié quels étaient nos cours communs, dans l’idée d’établir une offre de cours commune en anglais.  

Nous participons à des salons internationaux avec d’autres hautes écoles. Les bourses de Wallonie-Bruxelles Campus nous permettent d’y tenir un stand ensemble et nous avons élaboré une brochure commune sur ce qu’est une haute école en Belgique.   Enfin, les réunions organisées par l’AEF-Europe ou les Midis de l’ARES sont des opportunités de rencontres entre collègues.  

Comment voyez-vous l’évolution d’Erasmus+?   Le programme est très bien perçu dans l’opinion publique. Faire un Erasmus est presque devenu un nom commun.   Au niveau de notre établissement, je mettrais en avant l’augmentation de la mobilité Erasmus+ de type stage. Notre établissement a plus de mobilités de type stage que cours. Erasmus+ est encore beaucoup associé à un séjour d’étude. Or Erasmus+, c’est aussi des stages à l’étranger. Il reste encore un travail de communication à faire à ce niveau-là.  

Autre évolution positive : l’accès à la mobilité. Nous avons vu une augmentation du nombre d’étudiants allocataires partant en mobilité Erasmus+, et cela, même pour des destinations chères comme le Danemark ou le Royaume-Uni. Nous sensibilisons les étudiants bien en amont aux avantages d’une mobilité Erasmus+ et ils mettent de l’argent de côté pour financer ce projet. Cette année, nous avons 10 étudiants de la catégorie économique qui partent en mobilité et ce sont tous des étudiants boursiers. Ils ont aussi la possibilité de faire appel à une aide financière via le service social.  

Dernier point à mettre en avant : le fait que, peu à peu, le programme Erasmus+ s’est bien structuré. Il s’est doté d’outils qui facilitent la gestion de la mobilité. Le guide du porteur de projet de l’agence en est un bon exemple. Pour l’avenir, c’est important d’assurer une pérennité de ces outils.  

Là où j’aimerais voir plus d’évolution encore, c’est dans l’ouverture à la mobilité. Certains enseignants sont encore réticents face aux séjours d’études à l’étranger de leurs étudiants. Ils n’encouragent pas les étudiants, voire, mettent en avant les difficultés qu’ils pourraient avoir à leur retour, par exemple, pour suivre les cours l’année suivante. Cela relève sans doute d’une difficulté à déléguer et est plus une question de personnes.  

Un dernier aspect que j’aimerais également voir se développer, ce sont les réseaux Alumni d’anciens Erasmus. Je trouverais utile d’avoir une base de données reprenant le retour des expériences d’anciens étudiants Erasmus et qui pourrait être consultée par les futurs étudiants Erasmus en partance.  

Pourquoi aimez-vous ce métier ?   C’est l’ouverture interculturelle qui, pour moi, est au centre. Cette découverte de l’autre permet de grandir et est une forme d’émancipation.  Grâce à la mobilité, on voit rapidement un changement chez les étudiants. C’est un bon complément avec ce qu’ils peuvent apprendre ici, et ça leur donne le goût d’autre chose. Les étudiants sont  également confrontés à d’autres sortes de pédagogies, expérimentées à l’étranger, et les partagent à leur retour.   Je valorise aussi beaucoup la mobilité étudiante entrante et ce que ça amène aux étudiants qui restent ici.  

Enfin, ma fonction me permet d’avoir une relation personnelle avec les étudiants, tant les étudiants sortants qu’entrants. J’apprécie beaucoup cet aspect-là de mon travail.   Etes-vous particulièrement fière d’une de vos réalisations ?   Je suis particulièrement fière du développement des stages ainsi que de la mobilité des jeunes diplômés. Nous la lançons cette année pour la première fois, et, j’espère qu’elle sera amenée à grandir.  

Si vous pouviez changer une chose dans votre quotidien professionnel, quelle serait-elle ?   J’aimerais pouvoir plus me consacrer à la promotion du programme Erasmus+ et à l’exploitation du retour des expériences des anciens participants.    J’aimerais aussi prendre le temps de m’ouvrir à d’autres structures, comme la Commission des Relations Internationales de l’ARES, pour avoir une vision plus globale des choses.  

Les 4 et 5 mai prochain, dans le cadre des 30 ans du programme Erasmus, un séminaire réunira les coordinateurs Erasmus+ et responsables des relations internationales des établissements d’enseignement supérieur participant à Erasmus+ en Fédération Wallonie-Bruxelles. Un atelier sera consacré à la réflexion autour de la fonction de coordinateur de la mobilité.